Mangeons nous des plantes malades ? Ce titre, qui fait froid dans le dos, est une citation de Claude et Lydia Bourguignon, dont Le Monde (en date du 27 février) publie un portrait passionnant.
Plantes malades
Ces deux chercheurs ne cessent d’analyser la terre, sur tous les continents, et leurs diagnostics sont de plus en plus alarmistes. Si le titre de ce billet donne un reflet évocateur de leurs positions, ces deux francs-tireurs dressent un tableau sévère de toute la profession. A commencer par l’INRA, leur précédent employeur. Ils ont proposé à l’Institut National de la Recherche Agronomique une méthode de mesure de l’activité microbienne des sols (étalon de la mesure de la « fertilité » d’une terre). L’institut a refusé. Ce qui leur a fait dire « les microbes, contrairement aux engrais, travaillent gratuitement ».
Gestion des pathologies végétales
Pour eux la filière agricole est loin du travail de la terre, mais est devenu la science « de la gestion des pathologies végétales ». Quand ils évoquent les jeunes générations, c’est pour dire qu’ils n’auront pas la chance de manger soin, et parlent d’une perte de « capital ». Visiblement, ils ont dans le collimateur les industriels de la terre, qui font de manière verticale : les analyses des sols, puis vendent les engrais, les pesticides et pour finir les médicaments, …
Cela m’a fait penser à Knock de Jules Romain. Je me suis dit que c’est comme si Knock avait réussi dans le business et faisait les diagnostics de ses clients (n’oublions pas que « Les gens bien portants sont des malades qui s’ignorent »), et administrait les médicaments produits par « Knock et Companies ». Médicaments qui rendraient réellement malade le client (au départ bien portant), … induisant le recours à ses services incontournables.
Écologie
Sur le même sujet, on trouvera sur le blog :
- A lire: Géomimétisme, réguler le changement climatique grâce à la nature.
- Comment favoriser l’énergie durable dans nos collectivités ?
- Chantage écologique.
- L’avenir de l’agriculture.
- Voir les livres de Claude Bourguignon sur la FNAC.
Jérôme Bondu
Source image : Wikipedia