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Ecologie

A lire: Géomimétisme, réguler le changement climatique grâce à la nature

By 20 janvier 2022No Comments

J’ai lu et beaucoup apprécié « Géomimétisme – réguler le changement climatique grâce à la nature » de Pierre Gilbert. Le livre est édité par Les Petits matins et est préfacé par Gaël Giraud « Cet ouvrage essentiel fournit la démonstration qu’il est encore possible, aujourd’hui, de sauver notre monde. »

Pierre Gilbert explique dans un premier chapitre les dangers de la géo-ingénierie. Et explique que pour résoudre le problème du changement climatique, c’est de la nature qu’il faut s’inspirer. On pense tout de suite à la réflexion d’Albert Einstein : « Ce n’est pas avec ceux qui ont créé les problèmes qu’il faut espérer les résoudre ».

Exemples de géo-ingénierie

Exemple de géo-ingénierie pour faire pleuvoir

Un exemple typique de pratique de géo-ingénierie est l’action pour précipiter la pluie.
Extrait : « Depuis quelques décennies, la Chine a fréquemment recours à l’iodure d’argent pour contrôler les pluies. Ainsi, Pékin avait pu éloigner les nuages lors des Jeux olympiques de 2008, en les faisant tomber avant qu’ils n’arrivent sur la zone. Depuis, un secteur de l’armée est spécialement dédié au contrôle des pluies sur le territoire, notamment pour irriguer les régions agricoles asséchées. Plus récemment, un projet titanesque a été annoncé pour lutter contre les sécheresses dans le nord du pays. Il s’agit du Sky River Project, un ensemble de chambres de combustion (sorte de moteur de fusée tourné vers le ciel) ayant pour but de projeter de l’iodure d’argent en altitude afin de faire pleuvoir sur une partie du plateau tibétain ».

Implications géopolitiques

Pierre Gilbert explique pourquoi ce projet est important pour la Chine. « C’est dans cette zone de l’Himalaya que naissent les fleuves Jaune et Bleu qui traversent la Chine, mais aussi les fleuves Mékong, Salouen et Brahmapoutre, qui sont essentiels pour le Myanmar, la Thaïlande, le Laos, le Cambodge, le Vietnam et l’Inde. C’est le plus grand projet de modification du climat jamais annoncé » au-delà du bouleversement écologique, l’auteur insiste sur le risque géopolitique. « Puisqu’il serait théoriquement possible pour Pékin de contrôler le débit des grands fleuves vitaux pour les pays riverains ».

Exemple de géo-ingénierie pour refroidir la terre

Autre idée « géniale » pour refroidir la terre : Il s’agirait de « vaporiser des milliers de tonnes de sulfates dans la stratosphère pour faire rebondir les rayons, modifier la composition des nuages pour les rendre plus blancs ou encore transformer le génome des plantes pour les rendre plus réfléchissantes. »

Une autre idée serait de refroidir la terre qui supporte les pipelines en Alaska : « Des tubes réfrigérants ont été installés sous des pipelines en Alaska pour maintenir le sol solide malgré la fonte qui s’accélère avec le réchauffement climatique … dont sont principalement responsables ces mêmes exploitants pétroliers ». On peut être choqué par le côté ubuesque de la situation.

Destruction des cycles naturels

Pierre Gilbert fulmine contre la destruction des cycles naturels par les énergies fossiles. Ainsi « il faut en moyenne sept à quinze calories fossiles aujourd’hui pour produire une calorie végétale en France ». Et plus loin « ce système n’est donc pas très efficace. Par rapport à l’agriculture traditionnelle, il est très productif par employé agricole, un peu plus productif par hectare … mais beaucoup moins par unité d’énergie investie ».

Cinq pistes de géomimétisme

Puis Pierre Gilbert passe en revue les cinq grandes pistes pour capter les excédents de CO2 :

  • Chapitre 2 – Les forêts : reboiser efficacement en s’inspirant des écosystèmes naturels
  • 3 – Les sols agricoles : l’agroécologie, un levier essentiel pour piéger du carbone
  • 4 – Les zones humides : des puits de carbone ultra-efficaces et mal connu
  • 5 – Le permafrost : une bombe climatique dont l’action animale peut contenir l’explosion
  • 6 – Les océans : la biodiversité marine au service du climat

Paradoxes du libéralisme

En conclusion il pointe les paradoxes du libéralisme : « C’est un paradoxe puisque, dans la théorie économique libérale, l’information doit être « pure et parfaite » pour permettre une optimisation des prix ». Il se moque donc des partisans du libre-échange qui faussent cette information censée être pure et parfaite et masquent les coûts cachés. Leur attitude est hypocrite.

Pierre Gilbert continue « En outre, les multiples externalités positives du géomimétisme permettent de prévenir de nombreuses conséquences très coûteuses de la pollution. Intérioriser tous les coups dans le système économique rendrait l’investissement dans le géomimétisme relativement bien moins onéreux, voire franchement rentable à long terme ».

Il termine son ouvrage en affirmant que « seules les pistes s’intégrant efficacement dans des cycles naturels, en symbiose avec l’environnement, sont adaptées à l’urgence économique ».

C’est à lire.
Jérôme Bondu

Voire aussi mes conseils de lecture en intelligence économique / 200 livres analysés / 20 ans de lecture.

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