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Ecologie

La guerre de l’eau

By 10 juillet 2007août 18th, 2023No Comments
La guerre de l'eau

Il y a près de 15 ans, alors que j’étais encore étudiant en histoire, un professeur nous expliquait que de nombreuses guerres étaient dues à l’eau, et que cette tendance allaient s’aggraver. A l’époque cette idée de guerre de l’eau était peu répandue. Mais cette prise de conscience précoce a été pour moi la source d’un intérêt constant pour le sujet. Voici une petite synthèse. On pourra aussi lire aussi le compte rendu de la conférence Va-t-on vers une guerre de l’eau ? et Allons nous vers une crise mondiale de l’eau ?

La guerre de l’eau

L’eau est la dentée par excellence essentielle à la vie

Or les ressources en eau sont très inégalement réparties. Et l’augmentation de la population mondiale allant de pair avec une augmentation de la consommation (la consommation de l’eau a été multipliée par 10 depuis 1900) va exacerber cette inégalité.

« Les principales craintes se portent sur la période qui se situe autour de l’année 2050. À cette date, la Terre devrait compter 10 milliards d’habitants, mais les problèmes d’approvisionnement risquent de priver la moitié de cette population de ressources convenables en eau. » Wikipedia

L’eau a de tout temps servi d’arme, et ce quelque soit les régions du monde

Quelques extraits issus d’un article de Claire König (Futura Science):

  • « En 596 av. J.-C., pour mettre fin à un siège interminable, Nabuchodonosor détruit une partie de l’aqueduc qui approvisionne la cité de Tyr.
  • En 1503, lors de la lutte que mène Florence contre Pise, Léonard de Vinci et Machiavel ambitionnent de détourner le cours de l’Arno, pour couper Pise de son accès à la mer.
  • En 1938, afin d’inonder les zones menacées par l’armée japonaise, Tchiang Kai-chek ordonne la destruction des digues sur une partie du Fleuve Jaune. En 1939-1945, les barrages de centrales électriques, considérés comme des cibles stratégiques, sont bombardés.
  • Au Vietnam (années 1960), de nombreuses digues sont détruites par les bombardements. Selon le Nord du Vietnam, entre 2 et 3 millions de personnes seraient mortes noyées ou de faim par suite de ces attaques.
  • En 1999, au Kosovo, les points d’eau et les puits sont contaminés par les Serbes.

La même année, l’explosion d’une bombe détruit la principale conduite de Lusaka, en Zambie, et prive d’eau ses 3 millions d’habitants. »

Les zones de tensions favorisant la guerre de l’eau

La période à venir semble se caractériser par une certaine instabilité.

Il n’est malheureusement pas nécessaire de détailler ce point !

Les guerre conventionnelles (deux armées face à face), sont révolues.

Nous allons vers des confrontations asymétriques, avec une utilisation d’armes non conventionnelles. La confiscation, privation, pollution d’eau, à des fins de pression contre l’adversaire est évident. A ce titre, les tentatives de donner à l’eau un statut particulier, qui le place en dehors des confrontations me semble voué à un échec. Ou du moins, ne tiendra pas en cas de conflit.

Les tensions actuelles surviennent le long de cours d’eaux traversant plusieurs pays.

On compte parmi les zones de tension actuelles :

  • Afrique : Le long du bassin du Nil, qui est une ressource vitale pour l’Égypte et dans une moindre mesure pour le Soudan. L’Ethiopie, où la plus grande partie du bassin prend sa source, envisage de construire plusieurs dizaines de barrages.
  • Autour du fleuve Congo et du Lac Victoria, qui bordent l’Ouganda, le Kenya et la Tanzanie. – Proche Orient : Entre Israël et l’Autorité palestinienne à propos de la vallée du Jourdain et du plateau du Golan.
  • Asie : Autour du fleuve Amour, entre la Chine et la Russie.
  • Amérique du Sud : entre le Chili et la Bolivie à propos du rio Silala. Entre le Pérou et la Bolivie à propos du détournement du Rio Mauri.
  • Amérique du Nord : Entre les États-Unis et le Mexique : les États-Unis exploiteraient le fleuve Colorado de manière abusive, tandis que le Mexique polluerait le Río Grande dont ont besoin les agriculteurs texans.

Que faire vis à vis de cette guerre de l’eau ?

Il n’y a pas de réponses faciles, mais un faisceau d’actions complémentaires : Certainement apprendre à économiser l’eau dans le cadre de notre vie domestique. Diffuser autour de nous le respect de cette denrée rare. Renforcer les contrôles et les obligations pour les industriels indélicats (pollution de rivières par rejet de produits chimiques, dégazage en mer, …). Améliorer les systèmes de dessalement d’eau de mer …

Sur le même sujet, on pourra lire :

Jérôme Bondu

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