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Influence

A lire : Le pouvoir rhétorique. De Clément Viktorovitch

By 26 juin 2023avril 7th, 2024No Comments
le pouvoir de la rhétorique 2

J’ai lu « Le pouvoir rhétorique » de Clément Viktorovitch. Le livre est édité par Le Seuil en 2021. Il y est évidemment question d’influence au travers de la rhétorique. Beaucoup d’articles de ce blog traitent d’influence, et pour n’en citer qu’un « Les maîtres de la manipulation ». Le style de ce billet est télégraphique, car je me suis basé sur son plan.

Le pouvoir rhétorique

Clément Viktorovitch

Clément Viktorovitch est (comme il le présente sur sa chaine Youtube) « professeur, chroniqueur, auteur, apprenti streamer ! En amphi à SciencesPo, à 18h20 sur FranceInfo, partout en librairie… et le vendredi soir sur Twitch ! » Voila pour les présentations…

L’ouvrage est divisé en huit parties très équilibrées. On sent un livre très travaillé, construit, où chaque mot (ou presque) est choisi sciemment. En même temps, c’est le moins que l’on puisse attendre d’un expert du discours.

La 4e de couverture présente l’ouvrage de la manière suivante : « Que cela nous plaise ou non. Convaincre est un pouvoir. À nous d’apprendre à le maîtriser. Et de savoir y résister. La rhétorique repose sur une technique, obéit à des règles, mobilise des procédés, des stratagèmes, des outils. »

Introduction : Le pouvoir rhétorique

Pour une rhétorique partagée ! Clément Viktorovitch présente la capacité à maîtriser la rhétorique comme une exigence démocratique. Car d’une part, les citoyens doivent être décrypteurs des discours des politiques. Et d’autres parts, peuvent être producteurs de discours. L’auteur pose ensuite le problème de l’éthique. La conviction étant une arme, il vaut mieux la maîtriser.

Comprendre la rhétorique

Dans « Une brève histoire de la discipline » il rappelle que Platon et Descartes ont tous deux été pourfendeurs de la discipline. Suivant la logique qui veut que si un sujet prête à débat, si l’on peut défendre l’une ou l’autre solution, c’est qu’elles sont certainement fausses toutes les deux. Aristote, par contre, a été un véritable défenseur de la rhétorique.

Dans le chapitre « Vers une définition », il définit la stylistique, l’éloquence, la négociation, la manipulation, l’art de convaincre …

Choisir les arguments

On commence les choses sérieuses avec cette partie.
– Première étape : Trouver les bons arguments.
– Deuxième étape : Élaborer une ligne argumentative.
– Troisième étape : Contre-argumenter. Il présente quatre techniques : les objections ad rem (sur les choses). Les objections ad hominem (sur la pertinence des propos). Enfin, les objections ad personam (sur la personne qui émet les propos).
– Quatrième étape : Manier les faits. Il évoque là encore quatre techniques : la dénégation ; L’interprétation ; La relativisation ; Il finit en évoquant comment déployer une ligne stratégique.

Structurer sa pensée

Cette partie est aussi très structurée :
– Cadrer son propos : il faut d’abord identifier l’idée directrice. Puis choisir le bon nombre d’arguments. Tout en privilégiant la clarté et la concision.
– Organiser son intervention. Il présente les six étapes du discours. Et détaille les différents plans : logiques, énumératif, narratif … et même « l’absence de plan : la concaténation des idées ».
– Commencer avec brio : dans cette partie il détaille les différents types d’accroches.
– Conclure avec panache.

Façonner son texte

Dans cette partie, il traite de la construction du texte :
– Le domaine de l’implicite.
– Le choix des mots.
– Le choix des verbes.
– Le choix de la modalisation. Dans cette partie intéressante, il explique que « Plus on s’affirme, plus on triomphe des réticences ». Tandis que « Plus on fait pression, plus on suscite de résistance ».
– Le choix des sons.
– Le choix des images.

Mobiliser les émotions

– Les émotions sont évidemment un vecteur de conviction. Émouvoir permet de faire prendre conscience.
– Les émotions peuvent être aussi un outil de manipulation, qui entraine chez sa cible une altération des facultés de jugement ou une saturation de la conscience.
– Aux sources des affects.
– Montrer et assigner des émotions
– Invoquer les émotions : dans cette partie, l’auteur présente différentes techniques : La matérialisation ; La description ; L’amplification ; La métaphorisation.
– Appeler à l’action : Il présente ici trois couples : Peur-solution. Espoir-réalisation. Indignation-mobilisation.

Travailler son image

Il traite d’abord de la psychologie de l’apparence : L’effet de halo. Les caractéristiques physiques. Les caractéristiques vestimentaires. De l’apparence à l’ethos. On trouvera quelques références sur ce sujet dans la note de lecture sur le Petit traité de manipulation. https://www.inter-ligere.fr/70a-lire-petit-traite-de-manipulation-a-l-usage-des-honnetes-gens/

L’image de soi en rhétorique : Ethos préalable et discursif. La sincérité. La compétence. Et la séduction.

Reconnaître la tromperie

Ce chapitre particulièrement intéressant est divisé en trois parties :
– L’art de malmener la logique. Il présente les sophismes et paralogismes. Puis les raisonnements inductifs (exemples et montée en généralité). Les raisonnements déductifs (syllogismes et enthymèmes). Enfin les infractions à la logique informelle.
– Les raisonnements frauduleux : Il présente les constructions fautives, les options lacunaires, et les prémisses contestables.
– Les mots artificieux.

Maîtriser le débat

Ce chapitre s’ouvre sur l’idée qu’un débat est une compétition dans laquelle :
– Les positions peuvent être réduites à une opposition.
– Les orateurs peuvent être noyés dans le brouillard.
– Les auditeurs peuvent être captifs de l’instant.
– Les arguments peuvent être occultés par les impressions.

Il présente ensuite les fondements de la stratégie, sur lesquels je passe rapidement.

Dans la partie sur l’attaque, il détaille :
– Avancer un argument à la fois.
– Enrôler les valeurs.
– Utiliser les armes de l’adversaire.
– Manier l’art de la question.
– Jeter le doute sur l’interlocuteur.
– S’imposer avec force

La défense peut prendre différentes formes :
– Dévoiler les armes de l’adversaire.
– Réfuter un argument par ses prémisses.
– Contredire le principe avant la pratique.
– Gérer habilement les concessions.
– Ne pas se laisser interrompre.
– Faire diversion

Le pouvoir rhétorique est très intéressant

Les deux dernières parties traitent du « débordement » et des techniques de « réponse aux questions ». L’ouvrage est à lire pour maîtriser les ressorts de la rhétorique. N’hésitez pas à consulter les formations Inter-Ligere sur l’influence :

I1 – Formation Lobbying, influence et cartographie décisionnelle.
I2 – Formation Gérer les rumeurs et les crises sur Internet.
I3-  Formation Développer son réseau relationnel.
I5-  Formation Stratégie de communication dans les médias sociaux.

Voire aussi mes Conseils de lecture en intelligence économique. Pour information, j’ai retrouvé le plan du livre sur le site Stanford et la aussi. Voir sa chaîne la aussi.

Bonne lecture !
Jérôme Bondu

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