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Compte rendu : dématérialisation et virtualisation du travail 1/3

By 11 mars 2013août 26th, 2023No Comments
evelyne bertin

Comment appréhender la virtualisation du travail ? Voici le compte rendu de la conférence :
« Mondialisation des marchés, dématérialisation du travail, virtualisation des rapports humains »
Implications comportementales et psychologiques pour l’exercice du management

Animé par Evelyne Bertin
Conférence organisée le 25 octobre 2012 à 19H30
Par Jérôme Bondu président du Club IES de l’IAE de Paris Alumni

[Voir le planning des prochaines conférences du Club IES]

Compte tenu se sa taille, ce compte rendu sera posté en 3 parties :
I – Évolutions
II- Impact de la virtualisation
III- Autres challenges

Je précise que cet écrit n’engage que moi, et ne reflète que ma compréhension des propos de l’orateur.

Evelyne Bertin est prospectiviste et psychanalyste, conseil de dirigeants. Elle accompagne les dirigeants et hauts potentiels dans des univers internationaux. Elle est aussi experte en santé au travail, chargé de cours au CNAM à Paris et à l’université de Saint-Quentin en Yvelines. Evelyne a publié « Développer le capital humain de l’entreprise » EMS Edition.

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Virtualisation du travail

L’entreprise est un lieu de production de biens, mais aussi de liens. Evelyne Bertin a dressé un état des lieux des problèmes auxquels les managers sont confrontés. Son analyse touche plusieurs disciplines, dont bien sûr les sciences du management, mais aussi les sciences économiques, la psychanalyse et la psychologie.

I – Évolutions

Les caractéristiques économiques évoluent

Parmi les éléments les plus saillants on peut citer les points suivants :

– La mondialisation des affaires s’est accélérée.
– La capacité d’innovation des entreprises est continuellement testée, et les cycles d’innovation sont de plus en plus courts.
– De plus, les exigences financières sont de plus en plus importantes.
– Les informations circulent plus facilement et plus rapidement, avec toutes les problématiques de collecte, traitement et partage que cela implique.
– En outre, les parties prenantes sont de plus en plus nombreuses, et un même individu peut entrer dans différentes catégories : Par exemple un salarié d’une entreprise peut être aussi actionnaire, membre d’une association de consommateurs, riverain d’une usine ou d’un entrepôt de l’entreprise,… Les dirigeants devront traiter avec toutes les parties prenantes en tant que corps constitué, mais aussi avec les différentes personnes elles-mêmes à la confluence de différents intérêts. D’où une complexification du rapport aux autres.
– La virtualisation et la dématérialisation enfin, modifient profondément le rapport au travail et aux autres.

La place des collaborateurs au sein des organisations évolue

– On remarque d’un collaborateur reste moins longtemps dans une fonction qu’auparavant. Et cela touche toutes les strates du management, y compris les plus hautes puisqu’une étude montre que la carrière d’un PDG se réduit progressivement depuis sept ans.
– La place des femmes change. Elles sont confrontées entre 35 et 40 ans au dilemme de devoir privilégier carrière ou maternité. Quel que soit le choix qui sera fait, elles auront une tendance à la culpabilisation.
– De plus, la crise allant de pair avec une raréfaction des postes de direction, la tendance va être en entreprise de confier les postes à responsabilité à des hommes. Ce qui favorise (et est favorisé par) un retour aux valeurs traditionnelles.
– La place des séniors change aussi. Pour contrer un phénomène de paupérisation lié à la faiblesse des retraites les séniors créent de plus en plus un emploi indépendant après leur retraite. Le phénomène est déjà ancien aux Etats-Unis où la couverture sociale est moins bonne qu’en France.

La place du travail évolue

– Les jeunes générations ont vu leurs parents « se tuer au travail ». Ils en ont subi le coût psychologique, et ne veulent pas reproduire ce schéma.
– Cela est d’autant plus compliqué en France que nous avons un lien très affectif avec le travail. L’affect est très important quand par exemple une entreprise ferme, et cela va au-delà de l’aspect financier lié à la perte de l’emploi. Un licenciement est parfois vécu comme une amputation corporelle. En Angleterre le lien est plus contractuel, donc les collaborateurs sont plus détachés face à leur employeur.
– Les managers qui s’en sortent le mieux sont ceux qui ont su créer des liens dans différents cercles, qui ont su s’ouvrir des fenêtres en et hors de l’entreprise. Les ouvriers sont moins bien outillés à ce niveau. Ces derniers ont une moins bonne résilience .

Le rôle de l’entreprise n’est pas toujours clair pour les collaborateurs

Certains demandent par exemple à l’entreprise de développer des actions humanitaire (école en Afrique, …) pour les aider à prendre plaisir au travail, à trouver du sens dans leur activité professionnelle. Les entreprises financent assez facilement ce type d’action car la fierté générée par ces actions humanitaire (par le sens retrouvé) est génératrice de productivité. Mais de ce fait l’entreprise sort de son rôle et ce « débordement » des frontières naturelles est générateur de risques. L’entreprise en tant que vendeur de biens ou de services est dans son rôle, mais en tant que promoteur d’une action humanitaire est sur un tout autre terrain. Elle peut par exemple se faire critiquer sur la base d’une volonté d’instrumentalisation de la misère à des fins de communication.
– Nous sommes dans une époque de confusion des temps : production, psychique, financier, …

Parmi les nombreux éléments en évolution, la virtualisation du travail a une place particulière.

Jérôme Bondu

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