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Compte rendu : dématérialisation et virtualisation du travail 2/3

By 11 mars 2013février 4th, 2022No Comments

Voici le compte rendu de la conférence (2eme partie) : « Mondialisation des marchés, dématérialisation du travail, virtualisation des rapports humains ». Quelles sont les implications comportementales et psychologiques pour l’exercice du management ?

Animé par Evelyne Bertin
Conférence organisée le 25 octobre 2012 à 19H30
Par Jérôme Bondu président du Club IES de l’IAE de Paris Alumni

[Voir le planning des prochaines conférences du Club IES]

Compte tenu se sa taille, ce compte rendu sera posté en 3 parties :
I – Évolutions
II- Impact de la virtualisation
III- Autres challenges

Je précise que cet écrit n’engage que moi, et ne reflète que ma compréhension des propos de l’orateur.

Evelyne Bertin est prospectiviste et psychanalyste, conseil de dirigeants. Elle accompagne les dirigeants et hauts potentiels dans des univers internationaux. Elle est aussi experte en santé au travail, chargé de cours au CNAM à Paris et à l’université de Saint-Quentin en Yvelines. Elle a publié « Développer le capital humain de l’entreprise » EMS Edition.

II- Impact de la dématérialisation et virtualisation

La virtualisation et la dématérialisation est un des phénomènes majeurs impactant les organisations.

La virtualisation des liens humains est intéressante car elle permet plus de spontanéité, rapidité, ubiquité, … mais a aussi des conséquences néfastes :
– Les gens confondent « communiquer », « se parler » et « échanger des informations ». Ils confondent « dire les choses » et les « faires ».
– Dans la vie réelle, la présence du corps de l’autre permet d’avoir des limites. Lorsque l’on est face à quelqu’un physiquement, le langage verbal et non verbal permet de savoir clairement ce qu’il ressent. Cela est beaucoup moins vrai dans le virtuel.

La virtualisation désincarne la relation aux autres.

On dirige mal des collaborateurs que l’on ne voit pas. Il faut donc « remettre du corps » dans les relations. A ce titre les anciens militaire sont souvent de très bons managers : Ils savent que l’on ne choisit pas ses équipes, et qu’il faut savoir exploiter ce qu’ils ont de meilleur. De plus, ils connaissent le prix de la vie, et le prix d’une perte. Ils savent qu’une construction humaine, telle une chaine, repose sur tous les maillons, y compris les plus faibles. Dans une opération militaire, on a besoin de tous : le ravitailleur, le mécanicien, … si un soldat fait défaut, tous peuvent perdre la vie. On travaille toujours pour quelqu’un. La relation au travail doit être incarnée.

Déresponsabilisation

– En outre, on sait que la diffusion trop large d’information provoque une déresponsabilisation.
– Les collaborateurs ont une charge mentale trop importante : On voit des PDG envoyer des mails le dimanche à 16h pour la réunion du lundi matin ! Avec bien sûr de nombreux documents à lire. On attend des collaborateurs qu’ils lisent les pièces jointes, qu’ils soient au courant, qu’ils puissent participer à la prise de décision, … autant de choses qu’ils ne peuvent pas. Cela induit beaucoup de stress.
– Lorsqu’un collaborateur ne fait plus la différence entre sa vie publique et privée, le danger est proche.

Maitriser la virtualisation des relations

Il faut savoir maitriser la virtualisation des relations :
– Connaitre un peu les autres, y compris sur un plan personnel, est important. Et prendre le temps pour se socialiser n’est pas du temps perdu.
– Il faut réintégrer les rituels dans les entreprises : le café ensemble, le tour dans les bureaux pour serrer les mains,…
– Le danger est d’autant plus grand avec ceux qui sont dans des parcours d’excellence car ils ne voient pas leurs limites. A cela se rajoute la pression sociale : avouer être fatigué, être en proie au doute sont des aveux de faiblesse.

Jérôme Bondu

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