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Géopolitique

La souveraineté numérique est le projet fédérateur dont l’Europe a besoin

By 6 février 2019janvier 7th, 2022No Comments
IHNESJ

J’ai eu le plaisir d’écrire un article dans Regards croisés, le journal de l’ANA-INHESJ (Association nationale des auditeurs de l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice). Le journal est en ligne à cette adresse.

Voici l’introduction et la conclusion :

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Et si la souveraineté numérique était le projet fédérateur dont l’Europe a besoin ?

Intro : Début octobre s’ouvrait la première session nationale « Souveraineté numérique et cybersécurité » délivrée par l’INHESJ et l’IHEDN. Le concept popularisé en 2014 par Pierre Bellanger dans son livre « La Souveraineté numérique » a peu à peu gagné en visibilité. Mais l’adoption par le grand public, comme par les politiques ou par les entreprises, ne semble pas aller assez vite. Nous verrons dans cet article que la révolution informationnelle que nous connaissons bouleverse les règles du jeu. Et que l’Europe semble démunie face à ces nouvelles règles qu’elle ne maîtrise pas. Nous verrons également combien les conséquences de cette non-maitrise vont être graves et profondes. Et enfin que pour se sortir de cette ornière, il faut un véritable effort collectif, effort qui peut s’incarner dans le projet d’une souveraineté numérique européenne.

Sommaire de l’article

– Nous vivons la cinquième révolution informationnelle
– Les règles et le fonctionnement d’Internet ne sont pas maîtrisés
– Les conséquences de cette « non maitrise » vont être graves et profondes
– Pour se sortir de cette ornière, il faut un véritable effort et à tous les niveaux.
– La souveraineté numérique est une utopie … indispensable

Conclusion

Et pourtant … les enjeux sont tellement énormes qu’il est impossible d’en rester là. Ne rien faire c’est laisser se développer une domination du monde numérique par deux entités ayant des valeurs très différentes des nôtres : Pour nos amis Américains, la donnée personnelle appartient à la structure qui la possède (Google, Facebook, …) même s’il l’a prise sans le consentement éclairé de l’internaute. Cette donnée a de la valeur, et par conséquent doit être commercialisée pour en tirer le plus de profit. Pour nos amis Chinois, la donnée personnelle appartient à l’Etat, qui a la légitimité de tout surveiller. Cette donnée permet de prédire un comportement, et par conséquent peut et doit servir à brider la liberté de se mouvoir, d’agir et in fine d’exprimer une pensée !
Notre investissement sur le sujet doit être à la mesure des impacts que connaîtront les prochaines générations. L’Europe a besoin d’un projet fédérateur. On le sait, on le sent. Redimensionner la révolution numérique à la mesure de nos valeurs est le projet Européen qu’il nous faut. Soyons moteur de cette révolution plutôt que spectateurs inconsistants. Et ne tombons pas dans le misérabilisme de l’inaction. Pierre-Georges Latécoère, parmi tant d’autres, a montré qu’à cœur vaillant tout est possible : « J’ai refait tous les calculs, ils confirment l’opinion des spécialistes : notre idée est irréalisable. Il ne nous reste qu’une seule chose à faire : la réaliser ! ».

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Merci à Nour-Eddine El-Bouhati qui m’a proposé d’écrire cet article 😉

Jérôme Bondu

Sur le même sujet :
– Interview vidéo de Pierre Bellanger : Comment mettre en place une politique de souveraineté numérique?
– A lire : La souveraineté numérique – Le concept, les enjeux. Sous la direction de Pauline Türk et Christian Vallar
– Compte rendu du Colloque sur la souveraineté numérique / 2018

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