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Les différentes formes d’intelligences

By 4 février 2008mai 16th, 2022No Comments
Les différentes formes d’intelligences

Quelles sont les différentes formes d’intelligences ? La revue Sciences Humaines de février 2008 publie un dossier sur les « Autres intelligences ». Quand on est dans l’intelligence économique, on ne peut qu’être interpellé par ce titre. J’ai apprécié ce dossier, et vous en livre un résumé.

Le Quotient Intellectuel

Un premier article s’interroge sur la pertinence de la mesure de l’intelligence. Comme l’a si bien dit MM. Besson et Possin lors d’une conférence au club IES « tout ce qui ne se mesure pas, n’existe pas ». L’intelligence n’échappe pas à cette règle. Alors donc, commençons par le célèbre « QI » ou Quotient Intellectuel. Qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce que cela recouvre ?

Le QI est ancien, les premières recherches datent du milieu du XIXème siècle (Alfred Binet et Théodore Simon). Si au départ, il s’agissait bien d’une division (d’où l’expression « quotient » intellectuel) les QI modernes sont plus complexes et cherchent à intégrer de multiples facteurs.

Problèmes du calcul des différentes formes d’intelligences

Oui, mais voilà. Quel que soit le nombre de facteurs que l’on cherche à prendre en compte, on tombe sur des écueils de taille.
– D’abord, l’intelligence se laisse difficilement enfermer dans des chiffres. Comment rendre compte d’une intelligence scolaire (faculté de mémorisation, résonnement), d’une intelligence de la vie (débrouillardise), musicale, créative ? Si certains chercheurs décomptent 7, 8 ou 9 types d’intelligence (Howard Gardner), jusqu’où peut-on aller ? L’intelligence est mesurée à l’aune de la perception des autres, donc … de ceux qui en ont moins, ou ne perçoivent pas les mêmes choses ! Les dés sont donc pipés dès le départ.
– Ensuite, l’intelligence change et se modifie. Cela n’est en rien un acquis immuable. L’intelligence, c’est UN individu dans UNE situation. Changez la situation (sociale, professionnelle, affective…) l’individu et son QI changeront.
– Enfin, et c’est plus grave, les attentes sont si fortes, que le calcul de QI est un terrain dangereux. L’article mentionne par exemple, les dangers relatifs à l’attente des parents qui cherchent à voir dans leur rejeton un surdoué ; les dangers de la stigmatisation des QI faibles ; le faux-nez du racisme biologique. Sans compter que quand un enfant a réellement un QI élevé, cela peut être pour lui le début des problèmes. Entre l’ennui qu’il peut éprouver à l’école, « l’anxiété de la performance » … nous ne sommes pas étonnés de lire qu’être « surdoué ne prédestine pas forcément à la réussite ».
– Cela représente 2% de la population.

Le syndrome savant et les fous littéraires

Deux articles (sur lesquels je passe très vite) se penchent,
– d’une part, sur le « syndrome savant » ; certaines personnes souffrant de troubles mentaux, voire d’autisme, développent des capacités extraordinaires (ils étaient appelés autrefois « idiots savants ») ;
– d’autre part sur les fous littéraires, à l’intelligence « cohérente, mais inadaptée. »

Les intelligences animales

Je suis assez sensibilisé sur le sujet de l’intelligence animale. Il y a quelques mois, j’ai co-écrit un article sur la conscience des animaux.
L’éthologie cognitive nous permet de mieux connaître les animaux, et de découvrir que les poissons résonnent, les perroquets comptent, les chimpanzés mentent, les corbeaux imaginent…
En réalité, il faudrait écrire que nous « redécouvrons » l’intelligence des animaux. Il me semble évident que les Bushmans du Kalahari, les Aborigènes d’Australie, les Amazoniens, ou tous ces peuples qui vivent en symbiose avec la faune et la flore en savent beaucoup plus que nous sur le comportement des animaux. Les blouses blanches auraient beaucoup à apprendre de ces hommes nus.

L’intelligence cyborg

L’article qui clôture le dossier n’est pas spécialement réjouissant. Le chapeau de l’article résume bien son contenu : « Le cyborg, cet hybride homme/machine, ne sera bientôt plus une notion de science-fiction. Dans un futur proche, en couplant notre cerveau à un ordinateur, nous pourrons percevoir et raisonner autrement… Mais serons-nous toujours humains ? »

Pour moi la réponse est clairement non, mais cet avenir semble inévitable à certains. Kevin Warwick, professeur de cybernétique à l’université de Reading, au Royaume-Uni, affirme « que dans un proche avenir, la fusion de l’homme et de la machine est inéluctable : la question n’est pas de savoir si cela va arriver, mais à quelle échéance, et comment s’y préparer ».

Il faut dire que les capacités que cela développe attisent les convoitises, à commencer par celles des militaires ! « Le gouvernement américain s’intéresse bien sûr de près aux avancées de la recherche concernant les BCI ou les prothèses cognitives. Rendre les soldats plus performants, commander des machines par la pensée… tout ceci constitue un enjeu de taille pour une armée dans laquelle l’électronique est de plus en plus présente ». Cela fait froid dans le dos. Ha, si seulement l’homme n’était pas aussi … stupide 😉

Sur les différentes formes d’intelligences

Vidé : Hauts Potentiels et transformation digitale des organisations.
A écouter : L’animal est l’avenir de l’Homme, sur France Culture.
A lire « A la recherche de l’homme » de Pascal Picq et Laurent Lemire.
Interview audio : Petit bestiaire de la gestion des informations.

Jérôme Bondu

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