Skip to main content

A lire : Striatum – Comment notre cerveau peut sauver la planète ?

By 16 mars 2024No Comments
notre cerveau peut sauver la planète

J’ai lu « Striatum » de Sébastien Bohler, édité en 2023. Le livre est sous-titré « comment notre cerveau peut sauver la planète »

Cet article fait partie d’une série qui pose la question du sens. A l’heure de l’intelligence artificielle générative, j’ai voulu creuser le sujet par quelques lectures édifiantes.

  • Le bug humain, de Sébastien Bohler (lire aussi le résumé cartographique du livre).
  • Ou est le sens, de Sébastien Bohler.
  • Human psycho, de Sébastien Bohler.
  • Striatum, de Sébastien Bohler.
  • L’odyssée du sacré, de Frédéric Lenoir (lire aussi les notes additionnelles).
  • La science peut-elle tout expliquer, de John Lennox.
  • Sapiens, la bande dessinée.

Comment notre cerveau peut sauver la planète

Parmi les idées phares, je retiens les points suivants.

Habituation hédonique

Que l’humain a un besoin insatiable de croitre. Ce besoin est lié à l’activité de notre striatum. Et que cela a été certainement un avantage décisif pour la survie de l’espèce. « Au point que seuls les organismes vivants dotés de ce système ont survécu ». Il nous en faut toujours plus, car rapidement on se lasse de ce que l’on a. C’est le phénomène d’habituation hédonique.
L’auteur illustre l’habituation hédonique avec humour au travers de l’effet Coolidge.

Monde nouveau et cerveau ancien

Nous sommes propulsés dans un monde nouveau avec un cerveau ancien. Ce que Edward Osborne Wilson a magnifiquement résumé « Nous avons des émotions paléolithiques, des institutions médiévales et des technologies dignes des dieux. »
Nous adorons nous comparer. Notre cerveau peut aller « jusqu’à libérer de la dopamine dans les situations où nous perdons de l’argent … à condition que les autres en perdent encore plus que nous ».

Capacités collaboratives

Les capacités collaboratives sont liées à notre capacité à freiner nos propres désirs égoïstes. Ce frein intérieur est un contre-pouvoir au striatum. Notre capacité d’autocontrôle a progressé à mesure de notre vie en groupe se développait.
À ce titre, les religions ont joué un grand rôle. Les religions ont permis une forte régulation sociale. Les premières religions ont mis en place des rituels lourds. L’objectif était de débusquer les « passagers clandestins ». Et « plus la coopération est essentielle à la survie du groupe, plus le coût du rituel est lourd. C’est une question de survie pour la collectivité.
« Les périodes de montée de l’individualisme coïncident avec les périodes de prospérité. »

Éviter la destruction de notre planète

Pour éviter la destruction de notre planète, il faut remettre en place le frein intérieur. Il faut « réhabiliter la puissance de notre cortex préfrontal, cette partie de notre cerveau qui coopère avec nos semblables et détient la capacité de restreindre nos penchants individualistes ». Cela peut s’éduquer. « Le contact répété avec la notion de limite permet au cortex préfrontal de prendre le dessus sur le striatum ». Nous pouvons nous déconditionner, recâbler notre cerveau (apprentissage hebbien).

Effort collectif

Mais cela doit bien sûr être collectif. « L’être humain est un coopérateur conditionnel. C’est-à-dire qu’il est prêt à consentir des efforts très importants dès lors qu’il est assuré que les autres feront de même ». Il existe néanmoins une petite partie de « coopérateurs inconditionnels » qui sont altruistes, quel que soit le comportement des autres. Et il existe aussi l’autre face de la médaille, c’est-à-dire les « passagers clandestins » qui profitent des efforts des autres sans participer. Et l’auteur cite le comportement fiscal des GAFAM ! Pour que la coopération s’opère bien, il faut l’équité, la transparence et l’exemplarité.

Quitter la société de l’asservissement

L’auteur cite Saint Augustin « être heureux consiste à continuer à désirer ce que l’on possède déjà ».
Notre société, qui promeut la liberté individuelle, est en réalité une « société de l’asservissement ». Notre reprise en main de notre liberté réside dans la capacité à bloquer nos envies constamment manipulées. L’auteur cite Épicure « Il faut savoir savourer ce qui est et non désirer sans cesse ».
L’auteur appelle à une révolution du cortex préfrontal.

Striatum est édité chez Bouquins.

Jérôme Bondu

Leave a Reply

Clicky