Connaissez-vous les petits bateaux sur France Inter ?
- Les petits bateaux est le nom d’une émission de radio très intéressante.
- Le principe : Des enfants appellent le standard de l’émission et posent des questions. Les questions sont enregistrées, ce qui donne le temps à l’animatrice de trouver le spécialiste qui pourra y répondre.
- Le résultat : L’émission se déroule ainsi : On entend une petite voix d’enfant (sur une fourchette grosso modo de 4 à 8 ans) poser une question, au premier abord ingénue : « Pourquoi les anges ont des ailes ? », « Comment marche le téléphone ? », « Comment naissent les microbes ? », « Est-ce que l’on peut ne pas rêver ? ».
- Puis des spécialistes, toujours très pédagogues, toujours avec des mots simples et des idées très compréhensibles répondent à ces enfants. C’est un plaisir de les écouter. Mais au-delà de l’anecdote, pourquoi est-ce si bien (et pourquoi un billet dans un blog sur la veille) ?
Trois bonnes raisons pour écouter les petits bateaux sur France Inter
– D’abord, cela nous replonge en un temps où nous-mêmes nous posions beaucoup de questions. Rien que cela, c’est déjà bon à prendre.
– Ensuite, parce que ces questions (même naïves) sont le prétexte de réponses toujours très intelligentes, largement au-delà de ce que le commun des mortels pourrait apporter. Entendre toutes ces questions (et réponses) sur des plans si différents ouvre l’esprit, décloisonne, dépoussière. Çà n’est pas du luxe.
– Enfin, (et c’est la subtilité) il faut savoir que cette émission est diffusée le dimanche entre 19h45 et 20h00. Vu le créneau horaire, il me parait assez improbable qu’elle s’adresse à la tranche d’âge des enfants qui posent les questions (4-8 ans). Et il semble évident qu’elle s’adresse plutôt aux parents. Cela change la perspective. Cette émission, réalisée plus pour les grands que pour les petits, porte en elle beaucoup de messages, pas si éloignés de ce que promeut l’intelligence économique : Désinhibition aux questions nouvelles, partage et mise en réseau.
Désinhibition, partage et mise en réseau
– Désinhibition : car cette émission nous rappelle qu’il n’y a pas de mauvaise question (comme le dit la maxime « Il n’y a pas de mauvaise question, il n’y a que de mauvaises réponses »). Et tout processus d’intelligence économique commence par le questionnement (voir le compte rendu des conférences de Bernard Besson et Jean-Claude Possin).
– Partage : car une seule personne ne peut répondre avec pertinence à toutes les questions. C’est en interviewant un spécialiste différent pour chaque question, que l’on a à chaque fois LA bonne réponse.
– Mise en réseau : car le principe de cette émission est de mettre en réseau celui qui a une question, avec celui qui a une réponse, … et aussi celui qui écoute.
Tous les bons professionnels de la veille pensent que l’enseignement de l’intelligence économique commence par la désinhibition vis-à-vis des idées nouvelles, par l’apprentissage du travail en équipe (et en réseau), par l’utilisation sans retenue du questionnement. Avec le principe des « Petits Bateaux » on a le meilleur exemple qui soit, pour les petits … et les grands ! Les petits bateaux sur France Inter sont à écouter sans modération … Émission de Noëlle Breham, diffusée le dimanche de 19h26 à 19h54, à écouter sur France Inter.
Importance du questionnement
Voici trois articles qui mettent en valeur l’importance du questionnement :
- Compte rendu : L’intelligence économique et la compétitivité des entreprises.
- Compte rendu : Audit de l’Intelligence économique.
- Interview vidéo de Bernard Besson : Coût de l’information en entreprise.
Jérôme Bondu
