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Intelligence Economique

CR : L’intelligence économique et la compétitivité des entreprises (1/3)

By 13 mai 2009avril 15th, 20222 Comments
intelligence économique et compétitivité des entreprises

Présentation des fondamentaux de l’intelligence économique et la compétitivité des entreprises

[Mise à jour 2022 : Dans le cadre d’un grand dépoussiérage des plus de 1400 articles de mon blog, écrits depuis 2004, je republie le compte rendu que j’avais fait en 2009 du grand colloque Les Echos sur le thème de l’Intelligence économique. Il s’était tenu le 29 avril 2009, au pôle Léonard de Vinci. Le Club IES était partenaire de cet événement de grande qualité.
Le quotidien de l’économie a déjà manifesté son intérêt pour l’intelligence économique en ouvrant un blog dédié, piloté par l’Académie de l’Intelligence Économique, et pour lequel j’avais écrit quelques articles. Les notes ci-dessous (postées en trois parties) ne prétendent pas à former un compte rendu complet, mais à rendre compte de quelques éléments qui ont attiré mon attention.]

Voir les trois notes sur l’intelligence économique et la compétitivité des entreprises (billet 1) (billet 2) (billet 3).

Introduction d’Alain Juillet, Haut responsable chargé de l’intelligence économique

M. Juillet est intervenu sur le thème : L’intelligence économique, un outil de gouvernance et de stratégie de l’entreprise. Pour ce qui est sans doute sa dernière grande intervention publique en tant que HRIE, Alain Juillet a laissé un certain nombre de conseils et mises en garde. J’en ai retenu trois. Selon lui, la profession doit :

  • D’abord, être plus pratique : Si la France perd des grands contrats à l’international, c’est que nous sommes mauvais dans la pratique de l’IE. Cela cadre bien avec un billet précédent qui faisait suite à la conférence de M. Alaoui. La France est incontestablement puissante dans le conceptuel (l’abstraction). Mais plus faible dans la mise en pratique opérationnelle de l’IE. (voir le compte rendu de sa conférence au Club IES)
  • Ensuite, être plus offensif : Il faut progresser aussi bien en défensif qu’en offensif. On doit se préparer en Europe à voir arriver des concurrents très puissants. Les barrières, qu’elles soient normatives ou autre vont tomber. M. Juillet a rappelé une citation de Michel Porter « le secret de la réussite réside dans la connaissance des concurrents ».
  • Enfin, être plus international : Il faut développer la recherche d’information à l’international. Il faut pratiquer le renseignement économique de manière légale. Je trouve personnellement cette expression « renseignement économique légal » étonnante. La proximité sémantique avec « le renseignement d’État » qui a ses propres règles me fait craindre de futures confusions journalistiques.

Concernant son départ : M. Juillet a rappelé qu’il vient du privé. Qu’il a fait un passage dans l’administration qui a duré sept ans. Maintenant que sa mission est remplie, il va retourner dans le privé. Il a été longuement applaudi, témoignage de la reconnaissance de la profession envers le travail accompli dans le domaine de l’intelligence économique et la compétitivité des entreprises. Voir les interviews de M. Juillet.

1er table ronde : Comment utiliser, hiérarchiser et exploiter ses sources d’information ?

Intelligence économique et renseignement économique

Intervention de M. Bernard Besson, en tant qu’administrateur de l’AFDIE. – M. Besson a repris le thème du renseignement pour rappeler qu’il « n’est pas un délit ». Le renseignement est légal. C’est l’espionnage qui est illégal. Le renseignement d’État, du fait du Secret Défense, peut le cas échéant se soustraire à la Justice de manière légale alors qu’il pratique des méthodes intrusives. Il appartient alors à la Justice de demander la levée du Secret Défense. Dans le cadre de l’entreprise, il est possible de parler de renseignement économique dès lors que celui-ci est légal.
– M. Besson a ensuite insisté sur son thème favori, celui du questionnement, comme posture préalable à une dynamique d’Intelligence économique. J’ai beaucoup aimé le raccourci « On a les informations que l’on mérite » que M. Besson a développé comme suit : une donnée (informationnelle) qui touche une personne qui ne se pose pas de questions reste une donnée. La personne ne sait pas l’exploiter. La même donnée qui touche une autre personne, qui elle, se pose des questions, qui s’interroge, qui sait la recouper, la partager, et en un mot l’exploiter, peut faire évoluer cette donnée vers une « information », c’est-à-dire un élément moteur d’action.
Pour en savoir plus sur les travaux de M. Besson et Possin, vous pouvez voir leur interview sur Iexpo, ainsi que le compte rendu de son intervention au Club IES sur l’audit de l’Intelligence économique.

Intelligence économique au sein d’HEC

Intervention de Christophe Coutenceau. M. Coutenceau est président du Groupe Technologies Avancées au sein de l’Association des diplômés de HEC; directeur du développement de Ricoh. M. Coutenceau a parlé du travail collégial mené au sein du groupe HEC. Je trouve personnellement heureux de voir que la grande école de commerce semble avoir passé l’éponge sur les frasques passées et s’intéresse à nouveau publiquement à l’Intelligence économique. Je note néanmoins que ce groupe de travail s’appelle « Technologies Avancées » et non « intelligence économique ».

Intelligence économique chez Total

Intervention de M. Hervé L’Huillier. M. L’Huillier est directeur adjoint intelligence économique chez Total. M. L’Huillier fait la distinction entre son travail et celui réalisé par la direction de la veille qui utilise des plateformes de veille pour faire notamment des revues de presse. Son rôle nous dit-il est différent. Et pour le décrire, il commence par énumérer tout ce que ne fait pas sa cellule : ni veille, ni stratégie, ni lobbying, ni sécurité, ni sûreté … Un sourire traverse la salle. Que font-ils donc ? Et bien le plus difficile explique l’intervenant … Sa cellule essaye de faire « de l’intelligence » (au sens de la définition de M. Besson). Il s’explique à peu près en ces termes. Son travail consiste à se questionner. A trouver les bonnes questions et à essayer d’y répondre. Cela se heurte à trois obstacles :

  • D’abord, celui de saisir les bonnes questions. Nous sommes dans un monde relatif et non absolu. Il n’y a pas de « bien » et de « mal ». Il y a « mieux » et « moins bien ». Il y a « vite », « moins vite », et « trop tard ».
  • Ensuite, celui de trouver les bonnes sources pour pouvoir y répondre. Et là, la critique est de rigueur : On ne peut pas considérer que parce que c’est dans la presse que c’est parfait. Ce n’est pas une matière première garantie.
  • Enfin, celui d’avoir la liberté d’analyse. Les veilleurs savent bien que remontrer une information qui va à l’encontre de la pensée ambiante ou d’une position officielle d’un directeur est difficile. M. L’Huillier explique à ce niveau : il faut une liberté de penser. Mon métier est aussi de challenger la pensée commune.

Effet revitalisant de l’Intelligence économique

Intervention de M. Rosenwald, président du Groupe Professionnel IES au sein de l’AA ESCP-EAP et CEO de RV Conseil. Il a notamment parlé de l’effet revitalisant de l’Intelligence économique auprès des collaborateurs en période de crise.

Le métier de Google est de vendre de la publicité

Intervention de M. Denis Berthault, Directeur des opérations de Lexis Nexis Analytics. Avant de parler des solutions offertes par Lexis Nexis, notamment dans le cadre du rachat de Datops, M. Berthault a remis Google à sa place : L’information de qualité ne va pas rester gratuite longtemps sur Google. Le métier de Google n’est pas de fournir de l’information de qualité, mais de vendre de la publicité !
Cela me semble tout à fait pertinent de désacraliser Google, qui n’est ni plus ni moins qu’une sorte de régie publicitaire. Cela change la perspective ! Pour creuser cette idée, vous pouvez vous reporter à mon livre blanc sur la recherche d’information gratuite et en ligne où Google est présenté avec toute une série d’autres outils pertinents.

Voir les trois notes sur l’intelligence économique et la compétitivité des entreprises (billet 1) (billet 2) (billet 3). Lire le compte rendu du colloque Les Echos de 2010 sur les dimensions de l’intelligence économique.

Jérôme Bondu

Voir le programme de formation en veille et intelligence économique, nos missions de conseil en organisation et les prochaines conférences du Club IES.

2 Comments

  • Jean-Maurice Parnet dit :

    Les objectifs profonds et stratégiques de L’INTÉRÊT n’ont pas tellement changé depuis 2009. Ce sont surtout les outils technologiques qui ont évolué et surtout dont le coût a fortement diminué.

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