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Dire ce que l’on pense, et penser ce que l’on dit

By 30 août 2007février 8th, 2023No Comments
Dire et penser

Franchement, je ne m’intéresse pas au Foot, et je n’y connais pratiquement rien, mais un article a attiré mon attention par son titre insolite « Raymond Domenech suspendu pour Italie-France » (dans Le Monde du 29 août).

Qu’un entraîneur soit suspendu est plutôt original. La lecture de l’article m’apprend qu’il a dénoncé une histoire de match acheté en Italie. Je cite Domenech « Ce n’est pas moi qui ai inventé les histoires d’arbitrage en Italie. Il y a eu des matchs achetés. Moi, j’ai connu un France-Italie espoirs, qualificatif pour les JO de Sydney, avec un arbitre acheté. Je me suis rarement fait autant arnaquer ».

Si l’article du Monde traite du problème sans parti pris, Le Figaro et l’Humanité semblent être plus agressifs vis à vis du sélectionneur et dénoncent une mise en scène orchestrée pour s’attirer l’attention des médias ! Les réactions sont dans l’ensemble sont plutôt négatives à son égard.

Et moi qui pensais que l’achat de matchs de Foot était une pratique courante, reconnue et acceptée de tous, ? je suis tombé des nues. Depuis une conférence vue il y a plus de 10 ans sur le sujet, où l’intervenant disait que même les matchs entre petits clubs en France étaient achetés, je pensais la chose entendue !

Il semble y avoir beaucoup d’hypocrisie dans le monde du Foot.

Un autre article ? qui n’a rien à voir ? remet les choses au diapason de l’espoir. Le Figaro (daté aussi du 29 août) fait la présentation de Roelof Frederik (Pik) Botha, ancien ministre des affaires étrangères d’Afrique du Sud. Il a été un des acteurs de la fin du régime de l’apartheid, et un ardent critique de la discrimination raciale. Il relate un des moments forts de son parcours quand en 1886 un journaliste lui demande s’il pense qu’un jour un président noir allait diriger le pays. Botha répond « je n’allais pas lui mentir. J’ai dit que oui et que je serais même prêt à le servir ».

Cette déclaration lui a coûté très cher. Il a perdu la direction de son parti, et de ce fait, la course vers la présidence.
Pik Botha continue ainsi « Sur le coup, j’étais un peu traumatisé par le savon que tout le monde m’a passé. J’avais peur d’avoir brisé ma carrière. Mais rétrospectivement je pense que c’est le meilleur investissement que j’aie jamais fait par rapport à mes compatriotes (?). ».

Comme quoi, avec le recul on ne regrette jamais d’avoir dit franchement ce que l’on pense ? Surtout quand l’histoire vous donne raison.

Si vous voyez ce que je veux dire 😉

Jérôme Bondu

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Source image : Appareil, créatif

 

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