Intelligence économique en RDC

J’ai eu le plaisir de participer à distance au colloque du CHESD sur l’Intelligence économique en RDC. L’ouverture du colloque a été réalisée par Madame la Vice-Ministre de la défense Séraphine Tulugu Kutuna, le Commandant du CHESD le chef d’état-major des #FARC et le professeur Cyril MUSILA. Je remercie chaleureusement Onesime Madilu Mbangala qui m’y a invité.  Le colloque était animé par François Jeanne-Beylot.

Dans le cadre de ma présentation, j’ai présenté une histoire, une vision et une méthodologie.

Histoire édifiante sur l’intelligence économique

L’histoire est celle d’un artiste qui hérite, avec son frère ingénieur, d’une usine dans le centre de la France. L’entreprise qui compte 12 ouvriers va mal. Ils manquent de déposer le bilan. Mais un jour en 1889 on leur amène un vélo dont un pneu est abimé. Sous couvert de le réparer, les deux frères ont l’idée d’en améliorer la structure. Ils font deux ans de recherche et développement. Et en 1891 déposent des brevets. Pour faire connaître leur invention, un pneu qui se démonte et se répare facilement, ils vont utiliser de multiples vecteurs de communication : des cartes pour aider à se déplacer (à une époque où la signalisation routière était inexistante) ; des bornes pour indiquer les direction et distance ; un guide pour inciter les Français (gourmands) à découvrir des restaurants. Ils vont sponsoriser tout ce qui roule avec des pneus : le tour de France cycliste, des courses automobiles, des voyages en avion.

Derrière cette histoire, tout le monde a reconnu Michelin, se cache toutes les bonnes pratiques d’intelligence économique : la recherche d’information, l’analyse (les deux ans de recherche et développement), la protection (dépôt des brevets) et l’influence (toutes les opérations de communication).

Cela nous enseigne que l’intelligence économique est une pratique qui est vieille comme le monde, qui est naturelle, qui ne demande pas de moyens, qui est utile à tous y compris (et surtout) les très petites entreprises …

Vision de la révolution numérique

Néanmoins, cette belle histoire à certaines limites. Les deux frères ont eu un sacré coup de chance qu’on leur apporte, tout cuit dans le bec, une idée à développer. De plus, la révolution informationnelle que nous sommes en train de connaître change tout.
Il convient donc de s’armer de pratiques, d’outils et d’une organisation adaptée, pour tenter de bénéficier de ce formidable appel d’air que constitue la révolution numérique. Et pour maximiser les chances de collecter les bonnes informations, les analyser, les protéger, et influencer son environnement.

Une méthodologie d’intelligence économique en RDC

Une dynamique d’intelligence économique est applicable à une entreprise comme à un État. Ce qui est essentiel, à mes yeux, est que cette dynamique d’intelligence économique respecte cinq éléments :
– La culture de l’organisation
– Sa structure
– Ses besoins
– Ses moyens
– Son actualité
Si un de ces éléments est manquant, cela marche immanquablement moins bien. Le rôle du consultant est donc de bien comprendre ces cinq éléments dans la structure pour laquelle il travaille.

J’ai conclu ma présentation sur le fait que la dynamique d’Intelligence économique en RDC doit être à portée des PME (cas Michelin) comme de l’État, doit pouvoir bénéficier des apports de la révolution numérique, et doit être en osmose totale avec le pays (respect des 5 éléments). Et je serai ravi d’y participer 🙂

Jérôme Bondu

Photo prise par Onesime Madilu Mbangala.

Quelques articles complémentaires sur l’intelligence économique en Afrique :

Intelligence économique en Afrique.
Dépendance numérique, droit américain et les affaires en Afrique.
Le laboratoire africain de l’Intelligence Economique. Article dans Archimag.
Table ronde Intelligence Artificielle et Intelligence Economique.
Assises Africaines de l’Intelligence Economique 2020. Table ronde IA et IE.