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Stratégie

À lire : Transformation digitale, de Gilles Babinet (1/2)

By 2 juillet 2024juillet 6th, 2024No Comments
transformation digitale

J’ai lu « Transformation digitale : l’avènement des plateformes » de Gilles Babinet. Le livre est édité chez Le Passeur en 2016 (cela ne me fait pas peur de lire un livre de 8 ans si le contenu est bon :-).

Je précise, comme à chaque fois, que cette note de lecture n’est ni un résumé ni une synthèse, mais une sélection des éléments qui m’ont paru intéressants. J’ai essayé de retranscrire au mieux la pensée de l’auteur. Les phrases entre guillemets sont des citations. Ce billet se veut une incitation à acheter et lire l’ouvrage, en même temps qu’un exercice intellectuel personnel de compréhension et de mémorisation.

Transformation digitale

Autodidacte, passionné de nouvelles technologies et des questions politiques et sociales d’ordre général, Gilles Babinet est entrepreneur depuis l’âge de 22 ans. Il a fondé de nombreuses sociétés dans des domaines aussi divers que le conseil, le bâtiment, la musique mobile (Musiwave), les outils décisionnels (Captain Dash). Il est auteur de nombreux ouvrages : « Big data, penser l’homme et le monde autrement », de « L’Ère Numérique, un nouvel âge de l’humanité » et de « Refondre les politiques publiques avec le numérique ». Il est par ailleurs Digital Champion de la France auprès de la Commission européenne. Il a préfacé le dernier livre de Caroline Faillet « Web3, la nouvelle guerre digitale ».

L’ouvrage est divisé en cinq parties :

  1. Révolution productive, sociale et anthropologique
  2. Culture, management et ressources humaines
  3. L’entreprise, une plateforme
  4. Marque, crowd et marketing à l’ère digitale
  5. La transformation digitale en action

1. Révolution productive, sociale et anthropologique

– Gilles Babinet pose d’emblée une question importante : pourquoi changer ? Les réponses sont bien sûr multiples : parce que la révolution numérique ne fait que commencer. Parce que les GAFAM, NATU et autres BATXH sont les nouveaux barbares qui vont détruire l’ordre ancien. Parce que dans leur sillage nous voyons apparaitre un nouvel acte marchant ; une modification des modèles d’affaires, notamment basés sur la gratuité d’un service contre la récupération des données des utilisateurs ; et une économie connectée.
– Cette révolution, au départ technique, entraine un changement de société et de civilisation : c’est selon l’auteur une révolution anthropologique
– À l’origine de la révolution digitale, il y a trois dynamiques : l’usage d’internet par la multitude. L’augmentation des capacités de l’informatique (symbolisée par la loi de Moore). L’augmentation phénoménale des capacités de traitement des données.

2. Culture, management et ressources humaines

Corriger les dysfonctionnements

Preuve du changement dans l’air du temps, les jeunes ne rêvent plus d’intégrer de grande société, mais de créer leur entreprise. Et pour cause, le mode de management des grands groupes est un héritage de l’organisation militaire : hiérarchique et cloisonné. Pour corriger les dysfonctionnements induits, certaines modes managériales ont été créées, comme Toyotisme qui visait à autonomiser les collaborateurs, et leur laisser une marge de manœuvre notamment sur la qualité et la productivité.

Gillles Babinet se fait l’apôtre d’un autre modèle, dont il tire des exemples uniquement issus du monde américain. De Thomas Edisson à Elon Musk. Il relate une anecdote amusante sur Edisson qui relève une plus forte tolérance à l’erreur : « J’ai fait 10 000 prototypes ; ce n’étaient pas des échecs. J’ai simplement trouvé 10 000 manières de faire une ampoule qui ne marchait pas ».

Il résume les principes de management idéaux :
– Des équipes de petite taille pluridisciplinaires.
– Une forte délégation de pouvoir.
– Une mesure permanente des progrès, basée sur une analyse fine des données chiffrées.
– Des arbitrages dynamiques, en fonction des éléments mesurés, et des choix forts et assumés en fonction de la vision stratégique.

La disruption comme modèle d’innovation

Gilles Babinet vante la culture de la disruption comme modèle d’innovation. Mais l’innovation (comme la confiance) ne se décrète pas. Il faut des conditions propices. Il en cite un grand nombre : avoir un lieu adapté, casser les silos, créer des écosystèmes dynamiques et multidisciplinaires, manager par l’objectif, faire valoir les idées sur les processus hiérarchiques, fixer des bornes temporelles pour le développement des projets, avoir une culture positive de l’échec (déjà vu plus haut), sortir l’innovation des laboratoires tenus par les ingénieurs et chercheurs, avoir une diversité culturelle, ne pas privilégier certaines formations, mailler les compétences en interne, avoir une culture des données. C’est une question de vie et de mort pour les organisations « car le monde qui vient n’a que faire des situations de rente ».

Comment se gère une organisation dans la transformation digitale

Gilles Babinet pose la question de savoir comment se gère une organisation digitale ! Il présente d’abord la capacité de convaincre, d’emporter l’adhésion (de ses patrons ou des équipes) sur une idée (ce qu’il appelle la culture du pitch). Il vante aussi la capacité de produire un démonstrateur ramassé sur les fonctions les plus importantes d’un outil (logiciel, plateforme …) pour prouver la valeur d’une fonctionnalité (minimum viable product). La capacité à faire des tests (test A/B). Il rappelle encore le management par les chiffres (ce qu’il appelle le management par les analytics). Il rappelle (à nouveau) le fait de casser les silos, et parallèlement de multiplier les coordinateurs, véritables « agents de liaison ». Expression militaire qu’il ne dédaigne pas et qu’il reprend de Stanley McChrystal, chef militaire américain en Irak entre 2002 et 2008, et sorte de pape d’un nouveau mode de management. Gérer ses équipes dans la transparence et le partage.

Lire la suite sur l’avènement des plateformes numériques.

Voir le site de Gilles Babinet.

« Transformation digitale : l’avènement des plateformes » est édité chez Le Passeur en 2016.

Jérôme Bondu

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