J’ai lu « Les guerres secrètes du Mossad » du chercheur Yvonnick Denoël. L’auteur est spécialiste de l’espionnage. J’avais déjà lu Les espions du Vatican et Le livre noir de la CIA.
Avertissement : Cette note de lecture ne reflète pas mes idées, et encore moins celles des structures avec lesquelles je travaille, mais les idées de l’auteur. Les phrases entre guillemets sont issues du livre.
Mossad
On découvre dans cet ouvrage les opérations de l’Institut (traduction littérale du mot Mossad). Si l’on devait retenir quelques faits marquants :
– Relations avec la DGSE et DGSI : beaucoup de coopération et un peu de défiance. Notamment lorsqu’il y a eu une suspicion par la DGSI de recrutements de ses agents par le Mossad.
– Relation avec les Services américains : coopération et soutien sans faille. Sauf durant quelques périodes, notamment sous Netanyahou. Les attentats ciblés dont le Mossad s’est fait une spécialité ont parfois -semble dire l’auteur- incommodé les Américains.
– Relations avec les pays arabes : On découvre qu’il y a eu plus de coopération qu’on aurait pu l’imaginer. Notamment (mais pas que) avec la Jordanie a été à certains moments relativement proche du Mossad.
Iran
– Relations avec l’Iran : toujours exécrable depuis la chute du Shah. Le blocage du programme nucléaire est un axe fondamental de la politique israélienne, et donc du Mossad. J’ai particulièrement été intéressé à l’épisode de Stuxnet, bien connu dans le monde de la cybersécurité. L’auteur apporte des compléments intéressants par rapport à ce que j’avais déjà lu. Il explique notamment que l’opération a été un demi-succès, car le nombre de centrifugeuses mises hors d’état a été moindre qu’espéré. En cause, la propagation du virus à travers le monde (dans une forme bénigne). Et donc son analyse par la communauté des experts en cyber. Ce qui a permis aux Iraniens de récupérer les moyens de contrer Stuxnet.
Hamas
– Hamas : L’auteur revient largement aussi sur les conflits ouverts avec le Hamas. Bien que le Mossad ait à son actif de nombreuses opérations réussies (que l’on ne pourra sans doute jamais dénombrer exactement) il y a aussi des échecs, comme celui appelé le Dubaïgate. Si la cible du Mossad, Mahmoud al-Mabhouh, a bien été exécutée, l’analyse réalisée par la police de Dubaï s’est révélée terriblement humiliante pour le service secret israélien. On peut voir encore en ligne les vidéos des agents du Mossad opérer. https://www.youtube.com/watch?v=PS7FRkc0ktI
– L’échec le plus terrible est bien sûr lié aux terribles massacres d’octobre 2023. L’auteur révèle que le Mossad n’a pas pris en compte les alertes qu’il a reçues. Notamment de la part de l’Égypte. Mais aussi de ses propres analystes.
Le livre est passionnant.
Mise à jour
Seul bémol : Le livre est une réédition de 2022. La première édition date de 2012. Je m’en suis aperçu page 66, quand l’auteur explique à mon grand étonnement que Jonathan Pollard n’avait pas été libéré par Obama !! Or, pour connaitre un peu cette histoire, je savais qu’il avait été libéré en 2015. De ce fait j’ai été voir les dates d’édition et je me suis aperçu que je lisais un livre de 2012 pas vraiment réactualité. La mise à jour à consisté en l’écriture de quelques chapitres complémentaires qui ont été rajoutés en fin d’ouvrage. Ce n’est pas très « honnête ». Lorsqu’il y a réédition, on peut s’attendre quand même à ce que l’auteur relise son livre et mette à jour le contenu intérieur. Mis à part de point négatif, c’est un livre intéressant à lire.
« Les guerres secrètes du Mossad » est édité par Nouveau Monde.
Jérôme Bondu
