
J’ai lu « Le mythe de la guerre éclair » de Fritz Heinz Frieser. Livre très intéressant (quoiqu’un peu long à mon goût) riche de nombreuses découvertes et prises de conscience.
Côté Allemand, on découvre
– Qu’Hitler a provoqué cette guerre comme une fuite en avant, car la position de l’Allemagne était extrêmement précaire en 1939.
– Qu’Hitler n’est pas un génie militaire. Qu’il était opposé à l’idée de guerre éclair. Mais il s’est par la suite approprié le concept. Que cette stratégie a été portée en réalité par quelques militaires allemands, dont Gudérian.
– Qu’Hitler a même empêché de tirer tous les bénéfices du coup de faucille, en stoppant l’offensive avant Dunkerque et en permettant aux soldats anglais de se sauver.
Côté français on découvre ahuris
– Qu’en 1939, quand l’Allemagne attaque la Pologne, le front ouest-allemand était à ce point dégarni qu’une attaque préventive française aurait eu toutes les chances de succès.
– Que des militaires français avaient bien souligné que les Ardennes étaient franchissables.
– Que la colonne de chars allemands aurait pu être facilement arrêtée dans les Ardennes. À certains endroits, ils ne pouvaient passer que sur un seul chemin.
– Que parmi les problèmes, celui de la lenteur de communication entre les troupes sur le terrain et l’État-major était des plus important. Les informations étaient souvent apportées par courrier papier, et donc portée en voiture, et mettaient plusieurs heures à parvenir à Paris depuis le front.
Les guerres d’hivers
J’ai lu aussi dans la foulée « Les guerres d’hivers » de Olivier Norek. Très beau livre, très bien écrit, qui nous emporte dans la mystérieuse guerre entre l’URSS et la Finlande (avant la Seconde Guerre mondiale). On ne peut que s’attacher au héros, Simo, tireur d’élite.
– Face à l’imminence d’une guerre entre l’URSS et l’Allemagne, Staline a demandé à la Finlande de céder un territoire finlandais face à la ville de Petrograd. Devant le refus finlandais, les Soviétiques ont attaqué leur petit voisin.
– La Finlande a opposé une résistance héroïque face à l’Armée rouge. Cette dernière n’était pas préparée à un combat dans des conditions hivernales sévères.
– L’URSS traitait ses soldats comme de la chair à canon, et a subi des pertes insensées sur certaines batailles.
The spy who came in from the cold
Pour me reposer de toutes ces guerres, j’ai lu de John Le Carré « The spy who came in from the cold » (in english if you pliz). Passionnant, haletant, perturbant. On pénètre dans les arcanes des manipulations et de l’espionnage entre belligérants de la guerre froide. Le roman expose les calculs froids, ou plutôt glaciaux, entre des acteurs cyniques qui jouent un double rôle, mais sont avant tout broyés dans une machine infernale. Les acteurs sont déshumanisés. Les âmes pures ne survivent pas.
« Le mythe de la guerre éclair » et « Les guerres d’hivers » sont à lire pour comprendre la Seconde Guerre mondiale. « The spy who came in from the cold » pour prendre la mesure de l’espionnage durant la guerre froide.
Pour aller plus loin sur le sujet de la guerre, vous pourrez lire :
– La recension dans la revue DefNat.
– Sur le front de la guerre Iran-Irak, j’ai lu Pierre Razoux.
– À lire : Vendre la guerre, de Pierre Conesa.
– Compte rendu de conférence « Préhistoire de la violence et de la guerre » par Marylène Patou-Mathis.
Jérôme Bondu