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A lire : L’intelligence artificielle n’existe pas, de Luc Julia

By 8 juillet 2019janvier 4th, 2022No Comments
luc julia

Je recommande le livre de Luc Julia « L’intelligence artificielle » n’existe pas. Il se lit très bien. Il bat en brèche des idées reçues sur l’intelligence artificielle. Il rassure, aussi, sur un futur qui peut paraitre parfois anxiogène.

Voici une synthèse tout à fait personnelle.

Points saillants

L’ouvrage débute sur le parcours de Luc Julia. On ne peut qu’être impressionné par ce parcours brillantissime, mais en même temps, présenté humblement et avec beaucoup de simplicité. Il rappelle que la France a produit beaucoup de cerveaux en Intelligence Artificielle. Et de nombreux responsables de l’IA dans de grandes entreprises sont Français : comme Yann LeCun, Alexandre Lebrun, Jérôme Pésenti chez Facebook ; Nicolas Pinto chez Apple ; Yves Raymond chez Netflix ; Jean-Philippe Vasseur chez Ciso. Et bien sûr Luc Julia chez Samsung.

Les choses sérieuses commencent avec le deuxième chapitre : Le Malentendu

– Le terme « intelligence artificielle »  date de 1956 lors de la conférence de Dartmouth et est mis au crédit de John McCarthy. Julia écrit : « Le choix du terme « intelligence » pour cette discipline est de fait une vaste fumisterie, car il basé sur des vœux pieux qui sont bien loin de la réalité ».
– La crainte de l’auteur est que les idées reçues négatives sur l’intelligence artificielle ne créent un arrêt des recherches et investissements. L’IA a connu déjà deux blocages dans les années 70 et 80.
– Le redémarrage des travaux sur l’IA a été permis grâce au développement d’internet et la génération massive de données. En effet, une IA a besoin énorme de big data. « Par exemple, pour qu’une machine reconnaisse un chat avec une précision de 95%, on a besoin de quelque chose comme 100 000 images de chat ». L’intelligence humaine est bien supérieure puisqu’un enfant a besoin de voir deux fois un chat pour le reconnaitre parfaitement pendant le reste de sa vie ! CQFD …

Intelligence augmenté

– L’auteur peste contre cette appellation « d’artificielle » et propose de la remplacer par « augmentée ». L’avantage de ce remplacement est multiple : « l’intelligence augmentée » représente mieux de quoi il s’agit. Cela fait moins peur. Cela permet aussi de conserver l’acronyme IA maintenant bien installé.
– Il procède à un rappel historique très intéressant (page 123) et présente toutes les avancées en IA comme étant plutôt des actions de « force brute » que de la réelle « intelligence ».
– L’intelligence augmentée ne peut échapper à notre contrôle, dans la mesure où nous avons la maitrise totale de ses sources, et de ce qu’elle peut produire.

Dans le monde du futur

Dans la quatrième partie intitulée « Dans le monde du futur », Luc Julia présente la vie telle qu’elle pourrait être en 2040 si les programmes d’IA se concrétisent. A la lecture de ces pages, je ne suis pas du tout convaincu par le monde ainsi décrit. Cela me fait plutôt frémir… Mais ceci est une opinion personnelle. A vous de juger.

La cinquième partie « L’avenir de l’IA » présente, trop rapidement à mon gout, toutes les objections que je me suis formulées à la lecture de la partie précédente :
– Protection de la vie privée et importance d’une bonne régulation.
– Piratage des données.
– Cout énergétique des calculs générés par l’IA et la blockchain. A titre d’exemple une transaction via une blockchain coute 767 KWh, contre 2 KWh avec un service par carte Visa.

Dangers à éviter

Dans sa conclusion Luc Julia va plus loin en ajoutant d’autres dangers à éviter.
– Par exemple la privatisation des données : « De tout temps, ceux qui ont découvert une industrie et qui ont gagné de l’argent ont eu tendance à la capter à leur seul profit ».
– Il se pose deux questions cruciales sans pourtant y répondre : « Est-ce que ces technologies vont nous rendre plus ou moins intelligents ? Est-ce qu’elles nous rendent passifs ou au contraire proactifs ? »
– Enfin il revient en dernières pages sur les aspects écologiques « autour de 2020, l’économie digitale (…) pèsera pour 20% dans les dépenses énergétiques de la planète bleue ». « DeepMind consomme plus de 400 000 watts par heure juste pour jouer au go, alors que notre cerveau fonctionne avec seulement 20 watts par heure et peut effectuer bien d’autres tâches ».

Pour finir, c’est un livre très intéressant ! Il est à lire pour mieux comprendre les enjeux sur l’intelligence artificielle (ou comme le propose l’auteur l’intelligence augmentée).

Jérôme Bondu

Sur le même sujet :
– A lire : La guerre des intelligences, de Laurent Alexandre.
– Conférence Lille : Intelligence Artificielle : applications pratiques.
– I-expo : Intelligence humaine et Intelligence Artificielle, le duo gagnant pour une veille et une analyse stratégique fiable et efficace !

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