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Ecologie

Nucléaire information et désinformation

By 14 juillet 2007novembre 5th, 2023No Comments
Nucléaire information et désinformation

Nucléaire : comment se faire sa propre opinion entre information et désinformation ?

J’ai assisté à une conférence intéressante du Club des Vigilants (http://www.clubdesvigilants.com) sur le nucléaire. J’en retire un certain nombre d’informations, et autant de réflexions et de questions, que je soumets à votre sagacité. Ces quelques éléments ne sont pas un compte-rendu de la conférence, et je ne suis pas un spécialiste de ce sujet. Voyez plutôt ce post comme une invitation au débat.

Les besoins en énergie…


Les besoins sont énormes et ne devraient pas baisser ! Comment les satisfaire ?
Les énergies renouvelables ne sont pas pour l’instant la panacée.

  • L’hydraulique :  Elle est à saturation, en Europe et aux Etats-Unis. Certes, des pays comme  le Brésil ou le Canada gardent un potentiel hydroélectrique énorme, mais si cette énergie primaire ne produit pas d’effet de serre, elle a comme les autre un impact environnemental. De plus, elle peut se révéler vulnérable aux modifications de régimes hydrauliques, donc aux changements climatiques.
  • L’éolien  et le solaire sont soumis à l’aléa météorologique. De plus, l’éolien ne peut délivrer d’énergie que dans une « fourchette » de vitesses de vents assez limitée, qui exclut et les périodes trop calmes et les coups de vent un peu forts. En définitive, le rendement global est assez faible. Cela impose de doublonner les installations de production pour pallier les périodes de creux. Et de toute façon, ces sources d’énergies sont très insuffisantes pour couvrir les besoins actuels.
  • Le géothermique profond (aller chercher la chaleur de la terre) semble en butte à des problèmes techniques importants. De plus, les industriels qui sont les mieux placés techniquement pour tester cette solution sont … les pétroliers.
  • Il y a évidemment les économies d’énergie, qui représentent un gisement généralement estimé à 25 ou 30 % de la consommation. Mais cette estimation ne vaut que pour les pays développés.
  • Notons également que toutes les sources d’énergie citées dans ce blog sont des sources d’énergie « fixes ». Elles conviennent bien pour fabriquer de l’électricité, faire tourner des usines, chauffer des habitations. Mais une grande partie des besoins en énergie est due aux besoins de transport qui exigent (excepté le train) une source d’énergie mobile (voiture, navires, avions, …). Trois solutions :
  • Restreindre les transports
  • Rester dépendant d’une source d’énergie fossile (essence) pour les transports, et accepter l’effet de serre induit,
  • Stocker l’électricité : accus, hydrogène + piles à combustible, etc. Aucune de ces filières n’est actuellement entièrement satisfaisante. La compacité des accus reste insuffisante pour la plupart des véhicules, et le stockage (ou la fabrication embarquée) de l’hydrogène pose des  problèmes non encore résolus.

Les solutions et les risques …

Il n’y a que le nucléaire qui semble pouvoir remplacer les énergies thermiques fossiles. Mais des problèmes importants subsistent :

  • Les réserves : On estime les réserves d’uranium 235 (utilisé pour les réactions à fission) à une centaine d’années.
  • Les déchets, dont le stockage fait reporter sur les générations futures le poids de notre consommation actuelle (cela n’est pas sans faire pense à la dette de la France).
  • L’armement. La banalisation du nucléaire civil n’est pas sans conséquences militaires. Les pays qui, disposant du nucléaire civil, voudront se doter de l’arme nucléaire, … l’auront. Il ne parait pas possible de « gendarmer » l’acquisition de cette arme.

La technologie et le temps …

  • L’échelle de temps pour ces questions varie entre le quart et le demi-siècle. Les décisions d’aujourd’hui impacteront nos enfants et petits-enfants.
  • Nous vivons une course de vitesse entre l’augmentation de l’effet de serre, et le développement des énergies « sans effets de serre ».
  • Une fenêtre de sortie semble se matérialiser avec la réaction par fusion nucléaire (parfois appelée réaction thermonucléaire contrôlée), qui est moins consommatrice et moins polluante (mis à part la dégradation de l’outil de production). Mais le développement de cette technologie pourrait aboutir au mieux dans 30 ans.
  • On peut penser aux surgénérateurs comme autre fenêtre de sortie, malgré l’arrêt de SuperPhénix. Rappelons que cette filière met en œuvre des réactions de fission nucléaire analogues à celles de la filière du nucléaire civil actuel, et qu’elle présente notamment l’avantage de réutiliser les déchets nucléaires produits par la réaction (donc les réserves deviennent nettement supérieures à un siècle, et le problème des déchets est considérablement simplifié), et l’inconvénient de soulever de grosses difficultés technologiques. En France , les réacteurs Phenix , qui fonctionne encore, et SuperPhenix (ce dernier, arrêté par Lionel Jospin, était situé à Creys-Malville) utilisent cette filière. Si elle pouvait déboucher (grosse question !) la soudure entre le « mix » énergétique actuel et une solution plus durable ( fusion nucléaire? Changement de civilisation ?) serait beaucoup moins problématique.

Les décisions …

S’il est évident que certains problèmes de « haut niveau » prendront un certain temps à être tranchés il est des décisions qui peuvent êtres prises à des niveaux locaux. La force des actions collectives et individuelles ne doit pas être minorée. Ainsi, la lutte contre le gaspillage doit être un réflexe individuel plus qu’une directive étatique.

L’information et la désinformation

Dans un blog sur l’IE, il est normal que l’on revienne aux fondamentaux, c’est à dire aux informations disponibles, et aux questions pertinentes (il paraît que la véritable intelligence n’est pas d’apporter des réponses, mais de poser les bonnes questions !).
L’énergie est un secteur à enjeux tellement importants que toutes les « manipulations » sont possibles.
Durant la conférence est apparu un questionnement sur Tchernobyl. Combien de morts ? Quels effets sur les populations ? Quels enjeux économiques ? L’intervenant a posé le problème de la couverture médiatique de cet événement.

Texte écrit par Jérôme Bondu et Alain Bondu

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Voici quelques liens pour se faire sa propre opinion :

À lire : Guerre économique – Qui est l’ennemi ? – Inter Ligere

Ministère de l’Ecologie, du développement et de l’aménagement durable : http://www.industrie.gouv.fr/energie/nucleair/f1e_nuc.htm

Autorité de Sûreté du Nucléaire : http://www.asn.fr/

Commissariat à l’Energie Atomique : http://www.cea.fr/

Agence pour l’Energie Nucléaire (agence de l’OCDE) : http://www.nea.fr/

Société Française d’Énergie Nucléaire : http://www.sfen.org/

Groupe Areva, leader mondial du nucléaire : http://www.arevagroup.com

Association des Ecologistes Pour le Nucléaire : http://www.ecolo.org/base/basefr.htm

Groupe politique Les Verts : http://www.lesverts.fr/rubrique.php3?id_rubrique=112

Stop EPR : http://www.stop-epr.org/

Sortir du Nucléaire : http://www.sortirdunucleaire.org

 

Source image : Image libre: Centrale électrique, usine, industrie, fumée, cheminée, béton, énergie nucléaire

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