
Sur le conseil avisé de Nicolas Moinet, j’ai lu « Le labyrinthe des égarés » d’Amin Maalouf.
Avertissement : Cette note de lecture ne reflète pas mes idées, et encore moins celles des structures avec lesquelles je travaille. Les phrases entre guillemets sont issues du livre.
En exergue du livre, l’auteur cite Faulkner : « Le passé ne meurt jamais. Il ne faut même pas le croire passé. » C’est une bonne entrée en matière !
Le livre est passionnant. L’auteur fait une analyse histoire et géopolitique du Japon, de la Chine, des États-Unis d’Amérique et de la Russie. Il explore les origines des conflits actuels entre l’Occident et ses adversaires. Il trace des perspectives et anticipe l’avenir. Ses conclusions sont pour le moins rassurantes. Il n’entrevoit pas de confrontation, et écarte l’idée d’une guerre généralisée entre ces protagonistes.
Amin Maalouf écrit évidemment très bien. On n’est pas sociétaire de l’Académie française par hasard.
Le livre est très riche en enseignements historiques et géopolitiques. On y apprend une multitude de choses sur la grande et la petite histoire. J’ai tilté, entre autres, sur la guerre de l’opium mené par l’Angleterre contre la Chine. Je connaissais déjà les origines de cette guerre (rétablir la balance commerciale de l’Angleterre vi à vis de la Chine) et l’une des conséquences les plus funestes (la destruction du palais d’Eté), je savais aussi que l’origine de la banque HSBK était dans le commerce de l’opium (HSBC pour Hong Kong and Shanghai Banking Corporation). Amin Maalouf nous apprend que plusieurs grandes fortunes américaines se sont bâties grâce à ce trafic. Extrait : « C’est le cas des Forbes, pionniers du chemin de fer, et aussi d’un certain Warren Delano, dont le petit-fils allait devenir, quelques décennies plus tard, l’un des plus grands présidents américains ». Intéressant …
En conclusion, Amin Maalouf souligne la nécessité d’une solidarité réelle entre grandes nations pour gérer les affaires de la planète.
« Le labyrinthe des égarés » d’Amin Maalouf est édité en 2023 chez Grasset. Le livre a reçu le Prix Vauban 2023, décerné par l’AA-IHEDN, qui couronne une œuvre contribuant à la promotion de l’esprit de défense.
Sur le même sujet, voici deux lectures récentes :
– Les voies de la puissance de Frédéric Encel.
– Les ambitions inavouées de Thomas Gomart.
Jérôme Bondu